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"On pourrait parler des motifs fourmillants, des échos et réverbérations, des strates de bass bleu de Prusse et des chorus jaune de Naples. On entendrait presque la peinture vibrer, à différentes vitesses, nous balançant sur des aplats diffus et nous frappant par les éclats rythmiques des touches lumineuses.

 

Johan compose, que ce soit des sons ou des images. Ses peintures ne consistent pas en la représentation d’objets ou de paysages, car ce ne sont pas plus des objets que des fréquences, des fréquences de lumière. Le paysage y est effectivement traité, mais pas seulement comme une chose extérieure à laquelle la peinture se rapporte ; le paysage est dans la peinture, comme il est dans la musique, dans l’entrelacement des ondes lumineuses et sonores.

 

Et même s’il s’agit de composer, c’est dans l’instant que tout se passe. Il semble vouloir qu’on se laisse bercer par l’instant, que l’on entre dans un état de contemplation et de perceptions spontanées. Peut être parce qu’il expérimente lui même cet état. On pourrait alors voir la pierre vibrer comme l’herbe sous le vent, on pourrait distinguer les contours de ces vagues qui traversent la matière et sentir résonner en chaque chose des cordes invisibles."

 

Hugo Livet

 

 

"Les vues de Johan Bonnefoy, par leur cadrage et leur composition, tirent leurs perspectives et leurs motifs des cartes postales envoyées pour témoigner d’une présence joyeuse au coeur de sites ravissants. Pourtant, une impression d’absence domine : déserte, la palmeraie bleue tissée de calmes cirrus ; personne pour se promener dans le parc ; les conversations restent muettes sous les ombrelles.

Ces Extérieurs fragmentaires semblent imperméables, vidés de toute réalité humaine : insoucieux de cet observateur qui les capture dans un dernier espoir de s’y incorporer, ils flottent en silence dans leur sublime."

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Daniela Zuniga

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